5/10The (vrai) Revenant : X-Files saison 10

/ Critique - écrit par nazonfly, le 03/03/2016
Notre verdict : 5/10 - Aux frontières de l'ire réel (Fiche technique)

Hallellujah ! Sonnez trompettes ! Battez tambours ! Car il est venu le temps du retour de la meilleure série des années 90, j'ai nommé X-Files alias Aux frontières du réel pour ces sapajous de M6 qui ont cru bon de renommer la série originale.

Faut-il rappeler en deux mots le résumé de la série ? Peut-être pour les deux-trois jeunes qui n'auraient pas connu les soirées du samedi (j'ai bien dit du samedi) sur M6. X-Files ce sont des dossiers du FBI, dossiers classés X (toujours aucun rapport on vous dit!), c'est-à-dire des dossiers non-résolus, principalement parce que des machins-trucs paranormaux y étaient reliés. Fox Mulder (David Duchovny), féru d'extraterrestres, de chupacabra et autres Bigfoot, est chargé d'enquêter sur ces dossiers tandis que Dana Scully (Gillian Anderson), référence scientifique, est censée ramener Fox à la raison. Ce pitch initial permet de développer deux sortes d'épisodes : des épisodes de monstres où Mulder et Scully découvrent ici des insectes tueurs, là un homme mutant, ailleurs une créature des égouts mais aussi des épisodes à base de complot étatique, d'extraterrestre et de zone 51 mystérieuse. Et franchement, dans les années 90 (la série s'est écoulée de 1993 à 2002) il n'y avait tout simplement rien de meilleur. Imaginez alors l'espoir et la peur quand une nouvelle saison avait été annoncée pour 2016 !


DR. Ils n'ont pas vieilli !

 

De la mythologie, des monstres et des manipulations scientifiques

Cette nouvelle saison de The X-Files comporte seulement 6 épisodes, là où les précédentes enchaînaient sans broncher 20 numéros : il faut donc faire vite et le spectateur se retrouve plongé dès le premier épisode dans le Complot cher à la série. Vaisseaux extraterrestres, ADN alien, hommes manipulateurs restant dans l'ombre… On se retrouve franchement en zone connue même si on peine à raccrocher les wagons par rapport au reste de la mythologie : il faut dire que ça doit faire une dizaine d'années au bas mot que je n'avais pas remis le nez dans ces X-Files. Les autres épisodes ressemblent évidemment à la série originale : monstres étranges, tueurs paranormaux, bidouillages d'ADN… Il faut noter ici que The X-Files a su se mettre au goût du jour en évoquant les dernières méthodes de manipulations génétiques (à base de CRISP-Cas9), du séquençage d'ADN ultra-rapide sans oublier les changements de notre société comme l'omniprésence d'internet dans le monde actuel (les complotistes de The X-Files ont désormais des chaînes Youtube ou similaire) ou les révélations de Snowden (révélations qui sont finalement relativement proches de l'esprit X-Files).

Une ambiance particulière

Il règne cependant dans cette nouvelle série une ambiance très particulière. Par rapport aux premiers pas de Mulder l'extraterrestre et Scully la scientifique matérialiste, les rôles semblent inversés ce qui donne une coloration spécifique à ces nouveaux épisodes : Mulder semble constamment douter de lui-même et de ses croyances (c'est particulièrement vrai dans un épisode 3 mémorable) tandis qu'au contraire Scully marche à fond dans le complot et l'irrationnel. Comme pour bien montrer le chemin parcouru par le couple et ajouter encore à la bizarrerie de cette saison, les scénaristes ont eu l'étrange idée de créer un autre doublon d'inspecteurs du FBI, doubles presque parfaits de Mulder et Scully : l'agent Miller est jeune, beau gosse et croit au paranormal tandis que sa comparse, la rousse Einstein, est vraiment terre-à-terre et pense trouver une explication rationnelle à tout. Cette sensation de bizarrerie, cette ambiance particulière est mise en avant par deux épisodes qui ont largement fait parler d'eux sur l'internet : l'épisode 3, le plus réussi (et de loin) des 6 car en décalage complet avec le reste, et l'épisode 5 où Mulder part dans un véritable trip hallucinatoire, complètement en freelance.


DR. Mulder voici Miller, Scully voici Einstein

 

Un plantage maladroit

Hormis l'épisode 3, il faut reconnaître que le reste se traîne quand même assez maladroitement. L'épisode 4 et son Trashman sont largement mal foutus et on se demande franchement ce qui a pu passer par la tête des scénaristes : un « monstre » encore plus incroyable que d'habitude, une résolution pénible à souhait et des blabla prêchi-prêcha inutiles plombent assez franchement la série. Mais ce n'est rien par rapport à l'épisode final dont le scénario catastrophe alambiqué ne ressemble franchement à rien (ou plutôt ressemble à des dizaines d'autres films/séries à base de virus-de-fin-du-monde) et dont le final, tellement attendu, est à se prendre la tête à deux mains. On dit souvent que plus c'est gros, plus ça passe mais The X-Files est passé au-delà du gros et c'est un bien beau plantage que ce dernier épisode. Et encore je ne dirais pas grand-chose des incohérences de la série, si ce n'est qu'en 2016, Mulder-le-complotiste ne met même pas un simple mot de passe pour verrouiller son ordinateur ! On croirait rêver ! On pourra aussi franchement trouver à redire sur la vision particulièrement rétrécie des terroristes de l'épisode 5.

Vous l'avez compris, j'espère, cette nouvelle saison d'X-Files est loin d'être une réussite. Il y a pourtant de bonnes idées, un épisode exceptionnel (un sur 6, c'est pas mal, ça fait près de 17%), un couple Mulder/Scully qui est resté au top de sa forme même s'ils ont un peu vieilli, un générique qui fait toujours aussi mouche qu'il y a 20 ans mais les incohérences et les scénarios franchement tordus et tirés par les cheveux plombent forcément la note.