Star Academy 2 : le bilan

/ Dossier - écrit par Nicolas, le 24/12/2002

Tags : star academy saison nolwenn alain semaine jeremy

Le bilan de Star Academy 2

Mais que m'est-il arrivé..? Passant outre mon avis de plus en plus sévère sur la télé réalité, regardant d'un mauvais oeil chaque deuxième saison qui aurait le malheur de tortiller du derrière sur les écrans, votre serviteur pourtant plus habitué aux salles obscures s'est rivé devant sa télé pour contempler l'évolution des 16 prisonniers du château de Dammarie-Les-Lys. Ou plus exactement les 15 prisonniers, étant donné que le virus n'a fait effet que bien après la première élimination. Mais que m'est-il bien arrivé..? Je ne saurais l'expliquer. Nous parlerons peut-être d'un cercle vicieux : encore en vacances, j'ai eu la mauvaise idée d'allumer ma télé pour regarder Stargate SG-1 sur la 6, qui s'est révélé être ce jour un épisode que je possédais en DVD. Confortablement installé, donc incapable d'esquisser le moindre effort physique, je zappe d'un doigt langoureux sur le une. Pan. Je tombe sur le résumé de la journée du mardi, clôturé par les fameuses nominations (Eva, Rudy, et Florence). Le mal s'empare de moi : « Faut qu'je sache ! ». De fil en aiguille de botte de foin, je me retrouve le samedi soir suivant après avoir suivi tous les résumés de la semaine. Les éliminations ne sont plus un prétexte, je me suis attaché, condamné à me taper avec obsession tous les primes sans exception (enfin il y en a eu finalement). Bref, je ne suis pas ici pour vous raconter ma vie, mais pour écrire un bilan (un comparatif serait difficile, puisque je n'ai pas regardé la première saison), et dans une moindre mesure apporter quelques débuts de réflexion sur le concept. Let's go, donc.

L'hymne de la Star Ac'. Force est de reconnaître que si j'accroche moyen à Nicoletta, Michel Berger me fait un effet diablement différent. La version des élèves n'enterre évidemment pas l'interprétation de France Gall, mais elle est suffisamment réussie et entraînante pour ne pas se flageller avec la pochette CD. Un avis positif exclusivement valable pour le titre principal, qui ne se contente pas seulement de reprendre la musicalité. Ce qui n'est pas le cas de l'album, entièrement consacré à Berger, réchauffant les mélodies originales d'une bien piètre façon, à une ou deux exceptions près.
L'argument, sévère, ne s'applique néanmoins pas au deuxième album, qui a le mérite lui de rénover des tubes oubliés ou inconnus de la jeune génération. Sympatoche à écouter, quelques morceaux se rapprochant vraiment beaucoup des originaux (surtout Video Killed The Radio Star).

Les élèves. Petite surprise, là où s'est vautré lamentablement M6 (avec un loft 2 insupportable et un Popstars 2 presque ignoré), TF1 assure son émission phare et met en scène un panel de candidats motivés et attachants.

  • Stéphanie : Décidément, Star Academy ne semble pas être fait pour les belges, Amandine de l'an dernier ne fera même pas une semaine, et Stéphanie se fait éliminer dès les premiers votes.
  • Florence : Pas vraiment eu le temps de mieux la connaître, le public et les élèves décidant de se séparer rapidement des candidats jugés "classiques" (conférer ma critique).
  • Nhazim : Nhazim n'était pas mauvais dans ce qu'il faisait. Mais cela ne semblait pas véritablement contenter les profs, souvenons-nous de sa prestation sur Jacques Brel. Pas de véritables progrès depuis son entrée.
  • Philippe : Rocker dans l'âme, Philippe a très vite révélé de sérieuses lacunes en danse et dans les disciplines d'expression. Son élimination au profit de Fabien (et d'Isabelle repêchée par le public) reste surprenante, compte tenu de la popularité du jeune garçon à ce stade du jeu.
  • Eva : Plusieurs fois récupérée par le public, malgré son très faible niveau, Eva ne connaîtra pas la bonne fortune de Jean-Pascal. Juste quant on y réfléchit, bien que le château y perdra un peu de sa bonne humeur.
  • Rudy : Rudy se retrouve coincé entre Georges-Alain, que l'on sait très populaire auprès du public, et Fabien qui ne cesse de gagner de maturité (seulement pendant les cours, dehors c'est une autre paire de manches), il part la tête haute et heureux d'avoir pu rester si longtemps. La Star Academy perd alors un de ses piliers.
  • Isabelle : La disparition d'Isabelle montre à quelques point le rythme semble s'accélérer. Avait-elle une chance face à Houcine et Georges-Alain.. ? Il faut croire que non. Le plus étrange en fait fut la suite des évènements, la mise en place d'un Prime uniquement dédié aux chansons de Michel berger reprises par les élèves. Quand on sait qu'Isabelle n'était pas sur l'album, son élimination devient alors soit un monstrueux coup de chance, soit un arrangement de la production (ils auraient tous chanté du Berger sauf elle)...
  • Alexandre : Là, coup de tonnerre : Alexandre et Anne-Laure, deux habitués du Top 5, se retrouvent nominés avec Fabien. Alors que beaucoup pensaient voir partir Fong, c'est finalement Alex qui quittera le château le soir du prime. Peu étonnant, en fin de compte, si on admet que le jeune homme ne représente qu'un intérêt mineur pour la suite des évènements, puisqu'il se serait fait immanquablement manger par Houcine en bout de parcours.
  • Fabien : Par quatre fois repêché soit par le public, soit par ses camarades, il faudra lui opposer Georges-Alain et Anne-Laure, deux monstrueux souverains en terme de popularité, pour éjecter Fong de l'académie. Une nouvelle fois, on suit la logique de la production qui élimine maintenant les à peu près pour ne garder que les élèves disposant du doux compromis Vendeur - Talent.
  • Anne-Laure : Des premières places, elle tombe un jour pour se retrouver parmi les nominés. Raisons invoquées : Elle surjoue trop, et sa façon de chanter semble vieillotte. Mais pourtant, reconnaissons que Anne-Laure n'a pas vraiment changé d'attitude tout au long de ces semaines, et que donc ce qui était d'abord quelque chose de bien (= premières places) et devenu quelque chose de mauvais (= nominés). Seulement, Anne-Laure l'a même plusieurs fois dit elle-même, elle ne sera pas une Jenifer. Sexualité ambiguë (les doutes subsistent), sentencieuse, prenant sans cesse l'air de se détacher des malheurs, Anne-Laure n'aurait pas vendu autant qu'une « autre ».
  • Jeremy : Si Jeremy n'a visiblement pas l'étoffe (enfin pas la voix surtout) d'un chanteur, il a néanmoins un très grand nombre de qualités d'artistes : compositeur, acteur, imaginatif, et un moral à tout épreuve. A la Star'ac, il apportait incontestablement quelque chose, d'abord un style, un look de djeun's rebelles à souhait, mais aussi une bonne dose de folie. Peut-être pas toujours de bon goût, Jerem' nous a quand même valu un bon paquet de délires en direct (notamment la reprise de la chanson du maire de Dammarie-Les-Lys). Son heure était venue, sa voix restant faiblarde, il ne pouvait vraisemblablement pas devenir le grand gagnant, ce que tout le monde comprend aisément.
  • Aurélie : Encore une fois, l'injustice parle. Georges-Alain fait tout pour se faire nominer, inflige une ambiance dégueulasse, fait preuve d'une mauvaise volonté évidente, et se fait sauver une nouvelle fois par le public au prix du sacrifice d'un bon potentiel artistique. Franchement, la comparaison ne se fait même pas. Mais bon, avoir deux garçons - deux filles, c'est mieux que trois filles - un garçon, faut croire.
  • Georges-Alain : Faisons un petit résumé. Les point forts de G-A : Une voix puissante et authentique, pas vraiment maîtrisée mais reconnaissable entre mille. Ses points faible : Tout le reste. Sale caractère, violence verbale, mauvaise volonté, raideur sur scène, j'en passe et des relevées... Mais comment ce gars a-t-il pu se hisser jusqu'en finale garçon.. ? Comment un type qui tous les trois jours fait ses valises en hurlant qu'il veut se barrer de l'académie peut-il faire croire qu'il a assez de talent et de sérieux pour devenir potentiel gagnant..? Le soutien du public..? Il faut vraiment croire que les cas sociaux deviennent à la mode. Remarquez, cela aurait pu être pire, il aurait pu rester avec la finaliste fille...
  • Emma : Là, je dois avouer que la surprise m'a fait un choc. Alors que tout le monde, alors que JE donnait Emma gagnante (très médiatique depuis le départ, du fait de son caractère très « libre »), la blonde s'efface au profit de la brune. Bigre. Bon, niveau capacités, c'était un peu du kif-kif, alors... 

La finale : Le choc Houcine - Nolwenn. Pour l'occasion, TF1 fait les choses en grand : invitation de l'intégrale (ou presque) des participants de la Starac depuis le début du concept, duplex avec les villes respectives des deux finalistes, les professeurs sur scènes, etc. Il fallait meubler, ils ont meublés. Pour un tas de raison, Emma était pressentie comme la grande gagnante dès les premières semaines, au vu de tout le battage médiatique qu'exerçait TF1 avec son image. Eliminée en demi-finale, la victoire en revient à Nolwenn, malgré toutes les rumeurs circulant à son sujet (notamment une liaison avec Matthieu Gonet, le répétiteur) et le tas de propos diffamatoires à son sujet (notamment les aspects calculateurs de sa personne), la majorité non-fondée. Au vu de sa côte de popularité, nul doute que son disque aura le succès escompté.

Star Academy, truqué, non-truqué..? Le mystère reste entier. Il est par exemple étonnant que Fabien soit resté aussi longtemps, ou que Anne-Laure soit partie aussi vite (et je ne parle pas de l'insupportable Georges-Alain). L'étrange impression que les professeurs nominent selon des critères qui n'ont rien à voir avec le talent a demeuré tout le long, et d'autres rumeurs évoquant des cellules d'appels (pour booster les votes pour tel ou tel candidat) et autres bidouilles avec les votes n'arrangent rien. Pourtant, une chose est sûre : Tout comme Jenifer, TF1/le public n'a pas choisi la moins talentueuse.

Il n'y a pas photo, TF1 enterre M6 sur le terrain du divertissement, en assurant la dualité de l'émission qui rapporte des pépettes et qui en plus « fait bien » à la télé. En d'autres termes, si elle peut chouchouter le public (séances de dédicaces, concert privé, etc), les candidats (les anniversaires, les belles rencontres, les sorties du dimanche), et en plus scotcher des spectateurs dessus, aucune raison de se priver. Sur ce constat, les avis seront kif-kif. Aimer ou ne pas aimer, tel est la question (en occultant volontairement toutes les petites aspérités noiraudes du système de nomination/vote).
P.S. : De plus en plus, Nikos m'insupporte. pas vous ?..