8.5/10Phosphore

/ Critique - écrit par Danorah, le 29/07/2005
Notre verdict : 8.5/10 - Mieux que la caverne d'Ali Baba (Fiche technique)

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Fermement implanté depuis de nombreuses années dans le monde impitoyable de la presse, Phosphore fait figure de valeur sûre pour un public de lycéens et jeunes étudiants qui recherchent un concentré de divertissement, de culture et d'informations. Le mensuel de Bayard Presse est tout simplement ce qu'il y a de plus complet et de généraliste à la disposition des ados. Pour preuve, le magazine a été élu « magazine de l'année 2004 » par le Syndicat de la Presse Magazine et d'Information.

Pas étonnant, puisqu'il suffit de feuilleter quelques pages pour saisir l'attrait de Phosphore : une mise en page claire et aux mécanismes bien huilés, de grandes illustrations colorées, des titres qui frappent... Sans même avoir lu le contenu d'un seul article, l'efficacité du magazine se fait déjà sentir. Et pourtant, ce qui fait le point fort de Phosphore, c'est justement la diversité et la qualité de son contenu. Clairement divisé en quatre grandes parties (culture, actu, génération, études/orientation), il permet au lecteur de se situer rapidement et d'aller directement vers ce qui l'intéresse, quitte à revenir plus tard sur le reste ; Phosphore est un magazine qui se lit n'importe quand, n'importe comment : vous avez une minute de libre et vous ne savez pas quoi faire ? Feuilletez rapidement votre magazine et vous trouverez de courts articles sur des sujets aussi variés que les jeux vidéo, l'actualité européenne ou les possibilités d'études après un bac S. Et si vous avez plus de temps à lui consacrer, il vous propose chaque mois un dossier d'actu et une enquête. Bref, une formule efficace pour s'informer sans se lasser.

Les quatre parties précédemment évoquées se partagent équitablement les 100 pages que contient le magazine. La première, culturelle, fait la part belle à la musique et au cinéma, à travers des portraits d'acteurs, groupes et chanteurs, des critiques de films et d'albums, mais n'oublie pas d'évoquer les séries télévisées, les spectacles, le multimédia et la littérature. Certes, cela représente beaucoup de choses à caser en 25 pages, mais celles-ci permettent tout de même une préhension globale de l'actualité culturelle. La seconde partie est consacrée à l'actualité, qu'elle soit nationale, européenne ou mondiale. Outre un dossier portant sur un thème de circonstance (le statut de la femme, les catastrophes naturelles ou encore le Brésil) on y trouvera des infos en bref, des articles de société, de sciences, ou même de sport. Jamais vraiment exhaustive (en 25 pages ce ne serait même pas imaginable) cette rubrique permet de mieux comprendre certains phénomènes contemporains et d'apprendre rapidement l'essentiel de l'actualité. On en vient ensuite à la partie « génération », qui contient systématiquement un enquête sur le mode de vie des jeunes... et quelques autres pages plus ou moins passionnantes : voyage, psychologie, mode, beauté... des passages obligés dans un magazine pour adolescents, mais heureusement traités avec un peu moins de niaiserie que la moyenne. Le courrier des lecteurs reste l'un des éléments les plus intéressants, puisqu'il permet de lire des témoignages, récits ou autres poèmes pas toujours très inspirés mais parfois touchants et pleins de justesse. Une véritable mine d'or. D'un intérêt inégal, cette partie « génération » n'est certainement pas la plus indispensable du magazine mais permet parfois de dénicher de petites perles rares, et rien que pour ça, on l'aime bien. Enfin, la dernière partie, « études/orientation », propose un focus sur un métier différent chaque mois, plus des conseils d'orientation, des informations sur les études supérieures, ainsi que des trucs et astuces pour réussir ses examens. Ajoutez à tout cela d'occasionnels petits fascicules de 16 pages pour apprendre à rédiger un CV, préparer la philo pour le bac ou trouver son sujet de TPE, mélangez le tout, et vous obtenez un cocktail détonnant d'infos, de culture et d'actualité.

Peut-être un peu trop détonnant, d'ailleurs... A force de vouloir tout évoquer, Phosphore finit par demeurer superficiel et n'aborde que rarement les sujets en profondeur (à l'exception peut-être des dossiers d'actualité). C'est pourquoi il représente un bon magazine généraliste, mais surtout un élément de transition entre le monde de la presse pour enfants et celui de la presse pour adultes. Le lecteur adolescent aura donc tôt fait de définir ses priorités et de s'orienter vers un magazine spécialisé dans le sujet qui l'intéresse plus particulièrement. En tout cas, Phosphore est tout indiqué pour l'aider à prendre ce genre de décisions.

Proposant un très large éventail de sujets et d'articles, Phosphore s'adresse aux jeunes avides de savoir tout sur tout, et représente une source inépuisable de découvertes. Dommage qu'il ne paraisse que tous les mois, car il se dévore facilement en une semaine... Mais ne boudons pas notre plaisir de pouvoir profiter d'un magazine aussi ouvert et diversifié, qui décidément, a bien mérité son titre de magazine de l'année.