6.5/10Once upon a time - Saison 1

/ Critique - écrit par Hugo Ruher, le 13/12/2012
Notre verdict : 6.5/10 - Féérique? Mouais... (Fiche technique)

Tags : saison episode emma upon time once storybrooke

… ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. FIN. Et c’est là que commence Once upon a time, la nouvelle série tout récemment débarquée sur M6. Sur un principe plutôt original, elle crée un univers assez particulier et des personnages hauts en couleur. Voyons ça de plus près.

Jennifer Morrison est Emma, une jeune fille que Henry, son fils de 10 ans abandonné à la naissance, emmène dans une ville étrange appelée Storybrooke. Il se trouve que le gosse connait le secret de la ville, peuplée uniquement de personnages de contes qui ont perdu la mémoire suite à la malédiction lancée par la méchante Reine. Laquelle n’est autre que la mère adoptive d’Henry. Emma est la seule qui peut renverser la situation mais il y a un léger problème, elle ne croit pas à tout ça et se concentre davantage sur Henry à qui elle s’attache peu à peu.

Once upon a time - Saison 1
Une scène familière

Tout commence comme dans un conte de fées...

Once upon a time reprend la narration en vogue en ce moment, à savoir deux parties bien distinctes, la première dans la ville, l’autre dans le monde des contes. Dans ce dernier d’ailleurs, la chronologie est complètement chamboulée, ce qui est plutôt intelligent car on connait la fin dès le premier épisode.

On suit donc notre personnage principal qui côtoie les habitants de la ville, lesquels n’ont aucune idée que dans une autre vie, ils ont été Blanche-Neige, le Petit Chaperon Rouge ou Jiminy Cricket. C’est d’ailleurs assez amusant d’en apprendre un peu plus sur eux en parallèle dans leur passé oublié et dans le présent.

Once upon a time - Saison 1
Rumpelstilskin, comme ça s'écrit.
Le ton général est assez léger, on passe son temps à chercher qui pourrait être untel dans le conte et une bonne humeur se dégage malgré quelques noirceurs souvent bienvenues qui évitent les platitudes. Les personnages sont assez attachants, avec en tête Blanche-Neige, Grincheux et bien sûr le méchant, l’irrésistible Rumpelstilskin, incarné par Robert Carlyle qui se fait visiblement bien plaisir avec ses manières exacerbées et son rire si particulier.

Un autre point fort est l’intrigue, assez riche en rebondissements, qui parvient à tenir suffisamment le spectateur en haleine pour regarder l’épisode suivant. Même si l’issue reste assez prévisible et que certains épisodes ne dévoilent pas trop de choses essentielles, on a quand même envie d’en savoir plus à propos des personnages et des mystères qui entourent leur histoire.

Once upon a time - Saison 1
Emma avec Mlle Blanchard, alias Blanche-Neige.

... avec ses lacunes et ses clichés

Mais tout de même, la série est loin d’être parfaite. L’univers des contes de fée n’est pas forcément adapté à une intrigue puissante et on sombre régulièrement dans une mièvrerie vraiment trop accentuée. Les défenseurs de Once upon a time pourrait arguer que c’est parce que c’est un conte, que c’est un hommage à toute cette imagerie mais tout ça aurait pu être beaucoup plus travaillé et remanié différemment. L’histoire autour du « véritable amour, seul capable de vaincre bla bla… » est beaucoup trop explicitée et caricaturale pour qu’on y croit vraiment.

Si on rajoute à ça des effets spéciaux dignes de Charmed, il devient vraiment difficile de prendre au sérieux toute cette histoire. Si on veut faire quelque chose de kitsch et de coloré pour correspondre aux contes d’accord, c’est très bien. Mais lorsque les images de synthèse bouffent tout, là c’est vraiment pousser le vice jusqu’au mauvais goût.

Once upon a time - Saison 1
Emma et son sale gosse
Et puis comme dans toutes les séries « chorales » avec une multitude de personnages, il y en a forcément qui sont moins intéressants que d’autres. La Reine, par exemple, aurait pu être vraiment divertissante tant elle est méchante et sans aucun scrupule, mais en même temps séduisante et capable de feindre une vulnérabilité très convaincante. Mais son personnage n’évolue absolument pas tout au long de la saison et on finit par se lasser de ses réactions trop prévisibles. Je ne parlerai pas du gosse encore plus insupportable que Jake Lloyd dans Star Wars I, mais tout cela diminue un peu le capital sympathie d’un ensemble qui aurait pu être bien mieux.

Enfin, une dernière faiblesse tient au principe-même de la série car le spectateur connait la vérité dès le début et Emma ne veut pas y croire. Une idée qui peut être bonne le temps d’un épisode mais qui devient vraiment usante au fur et à mesure de la saison. Il devient ainsi extrêmement frustrant de gueuler comme un Joe Dalton devant sa télé pour que cette gourde finisse par ouvrir les yeux et à voir que Henry dit vrai, ça donne envie de lui faire bouffer un chausson aux pommes empoisonné, de la piquer avec un fuseau, de la transformer en citrouille… mais je digresse.

 

Malgré ces défauts qui, au fur et à mesure, deviennent de plus en plus voyants, Once upon a time est tout de même une bonne série familiale, suffisamment haletante pour vouloir la voir jusqu’au bout, et plus complexe qu’une série pour ado comme on aurait pu le croire. Je voudrais bien dire que la série va s’améliorer lors de la deuxième saison mais à voir le final de la première, il y a quand même peu d’espoir. A suivre.