2/10La méthode Cauet

/ Critique - écrit par juro, le 15/09/2005
Notre verdict : 2/10 - This is not ze method... (Fiche technique)

"Bravo !", me dis-je. Oui, bravo. Bravo au créateur du titre de l'émission de La Méthode Cauet pour cet habile jeu de mot qu'il a réussi à placer. En détournant subtilement le sens de la méthode Coué (concept d'auto-persuasion pour se donner confiance en soi) en méthode Cauet, la création d'un nouveau concept d'émission télévisée voyait le jour : celui où l'animateur s'auto-persuade qu'il présente un excellent talk-show. Efficace ? Non. Réussi ? Non. Drôle ? Non plus. Mais il faut positiver alors trouvons des arguments pour notre mission que nous intitulerons : Sauvez Cauet ! La vie est belle, Cécile de Ménibus met des décolletés jusqu'au nombril, le plateau rempli de paillettes est 'flashoyant', les invités ne sont pas QUE des vétérans de la Star Academy ou de L'Ile de la Tentation, la qualité du débat et des tentatives d'humour déborde de "subtilité" et de "finesse" (pour l'explication de ces guillemets, se reporter à Crésus s'il vous plait)... Bref, bravo, merci, deux cafés et l'addition et c'est tous les jeudi en deuxième partie de soirée. Que du bonheur !

A Cauté

Y'a pas de raison. Si on détourne le nom d'une méthode, je n'hésiterais pas à détourner le nom de Caué. Rendons à Coué ce qu'a pris Cauais pour se rendre compte que sa méthode n'a pas grand-chose de différent du talk-show de base avec invités prestigieux (Guy Marchand, Amanda Lear, une autre star has been...), dérivés ou rejets de la télé réalité made in première chaîne (Koh Lanta version 4, Star Ac' 12, L'Ile de la tentation 978...), quelques bimbos pour fixer le ‘Mâle' devant son écran, un comique ou deux venus se perdre au détour de leur spectacle sponsorisé par la chaîne elle-même ou pour faire une apparition au zapping et éventuellement un invité intéressant qui n'ouvre pas la bouche de la soirée, excepté les cinq minutes d'entretien qui lui sont accordées mais qui sont habilement détournées en questions superbement profondes. Khohé fait le clown recherchant l'auto-dérision mais ne récoltant que l'humiliation de se mettre dans des situations vues et revues, lamentable...

L'interview, venons-y. Mettre l'invité en valeur ou présenter sa nouvelle création pourrait s'avérer passionnant si tant est que le présentateur ait préparé son interview mais non ! Koé va plus loin qu'Ardisson sur tous les points ! Passer de la pommade sur tous les produits pour ce qui se révèle être une véritable opération promotion, enchaîner question sur question pour n'arriver à aucune conclusion qui permette d'en savoir plus sur l'invité, massacrer les rares moments de silence en ouvrant sa bouche, Quohé n'en loupe pas une. Les invités prennent place dans un fauteuil rouge pour être dignes de passer pour les rois de la fête l'espace de quelques instants, et quelle fête ! Gags prévisibles, répétitifs, archi-connus, pipi-caca des complices humoristes (humoristes, non ?) de Cauhait, grimaces parodiques, parodies de grimaces, effets spéciaux faits avec des bouts de ficelle récupérés sur le reste des robes de Cécile de Ménibus, rien n'est épargné aux derniers survivants devant leur poste.

Episodiquement amusante, l'utilisation d'un détecteur de pulsations des invités s'avère ennuyeuse et inutile après le passage de deux ou trois invités. Le bip incessant provoque une saturation chez le téléspectateur lorsque l'invité devient trop nerveux. On se demandera d'ailleurs bien pourquoi devant la "pertinence" des questions...

La politique de l'autruche

Lorsque par hasard, vous apprenez que l'émission est proposée par Bataille et Fontaine, un certain tic apparaît, un mélange entre le sourire en coin et les yeux qui se ferment devant l'invraisemblance de la situation. Oui, Cauhet est venu faire le pitre, le singe ou ce que vous voulez au petit écran grâce au couple de Y'a que la vérité qui compte. Passons ! Que reste-t-il à l'émission pour obtenir un tel succès ? Pas grand-chose à mon sens, à moins que les refoulés des talk shows "violents" et cassant les invités trouvent ici une sorte de fantaisie primaire et joviale axée autour de la personnalité centrale de l'animateur. Dans La Méthode Cauet, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et puis d'abord s'il ne l'est pas, bah, il l'est quand même.

Un des grands moments récurrents de l'émission consiste à voir un gag en série lorsque Cauhé accueille une invitée plutôt bien proportionnée. Une pseudo séance de séduction sur lequel se lance le gimmick "Destinée" et que l'animateur nous endorme avec sa tentative dans lequel reviennent toujours les mêmes arguments, l'invitée jouant le jeu... ou pas (la deuxième option s'avérant à mon sens plus drôle). A l'inverse, Cécile de Ménibus joue les potiches à grande bouche qui place une ou deux questions idiotes de temps à autre et jouant la femme fatale lorsque l'invité est un homme.

La Méthode Cauet est indispensable pour agrémenter les soirées bruit de fond ou pour justifier l'allumage syndical de votre télévision sur la première chaîne au moins une fois dans l'année ; sinon vous pourrez vous en passer. Pour éliminer Kohais tapez 1, pour sauver Coé tapez pas car si vous voulez que Cohée vous donne la banane, allez plutôt la chercher dans votre cuisine. Enfin bon, C(l)oué-lui le bec et les jeudis soirs redeviendront des moments paisibles.