8.5/10Meadowlands - Saison 1

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 16/08/2007
Notre verdict : 8.5/10 - Where and what is Cape Wrath ? (Fiche technique)

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En huit épisodes, Meadowlands perturbe, excite, émerveille et intrigue. Dommage que la série ait si vite été arrêtée faute de... compréhension ?

Danny (David Morrissey) et Evelyn Brogan (Lucy Cohu), accompagnés de leurs deux enfants Zoe (Felicity Jones) et Mark (Harry Treadaway), arrivent dans la ville de Meadowlands. Pris en charge par le système de protection de témoins, ils tentent d’oublier un passé trouble et tortueux. Apparemment idyllique, leur nouveau cadre de vie se révèle très mystérieux et difficile à vivre…

Timbré et perturbant

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Mais où est papa ?
(c) Ecosse Films / Showtime
Trop barrée, trop complexe, trop inspirée, trop intelligente, trop violente psychologiquement ? Il y a certainement un peu de tout ça… Meadowlands (Cape Wrath pour le titre anglais), série débarquée le 17 juin sur Showtime, n’aura au final duré que huit épisodes. Un bien triste destin pour un programme peu commun, que quelques initiés n’oublieront pas de sitôt.

Les amateurs de Twin Peaks et du Prisonnier peuvent y jeter des regards intéressés. On retrouve en effet ici plusieurs éléments qui ont fait la qualité des deux séries cultes : un cadre de vie en apparence parfait, une galerie de personnages ténébreux, des relations intimistes, l’idée d’une hiérarchie incertaine et la tension d’une liberté de façade. Commençant par un épisode pilote particulièrement timbré et perturbant, Meadowlands ne cesse de continuer dans cette voie en surprenant le spectateur. Ainsi, dès le second épisode, un meurtre ultraviolent et choquant change la donne. Le questionnement initial (savoir pourquoi la famille Brogan se retrouve dans cette ville) est rejoint par une nouvelle intrigue et un petit parfum d’apocalypse. Tout est compliqué et rien ne s’arrange vraiment. Les mensonges, non-dits, doutes et passés nébuleux de chacun créent un monde gênant, faux, sale et insensé. Un profond pervers y rencontre une adolescente obèse, une femme soumise, un médecin maladivement passionnel ou encore un surveillant psychopathe. Les Brogan sont presque tout aussi perturbés, avec leurs secrets, leurs vieux démons et leurs quêtes personnelles.

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Oula... Derrière le sang, des mystères...
(c) Ecosse Films / Showtime
Esthétiquement, Meadowlands offre un visuel moderne qui épouse les thématiques dérangées et l’ambiance pesante. Les images soignées, riches en contrastes et couleurs, cohabitent ainsi avec des zooms frénétiques, des enchaînements de plans très rapides, des tremblements et cadres dignes de Terry Gilliam. Cette réalisation ne laisse pas insensible et ajoute à la sensation de malaise. Une angoisse qui atteint parfois des sommets, lorsque le spectateur n’est plus sûr de tout comprendre. Pourtant, la série n’est pas fantastique. C’est à peine de la science-fiction. Elle propose avec talent les imbroglios mentaux des persos et se garde bien de tout dévoiler d’un coup. Interprétée par un casting lumineux et charismatique (le charme délicieux de Felicity Jones, la déstabilisation touchante de Harry Treadaway, la plastique et les yeux envoûtants de Lucy Cohu, les humeurs changeantes de David Morrissey), on s’attache d’autant plus rapidement à cette ville malade.

Dommage qu’après huit épisodes dont un joli dernier fourni en révélations, Meadowlands n’ait pas eu la chance de boucler toutes ses pistes.