2.5/10John Doe

/ Critique - écrit par Levendis, le 14/10/2003
Notre verdict : 2.5/10 - Escroquerie télévisuelle (Fiche technique)

Tags : doe john agent anglais jean livraison ironhead

Un homme se réveille nu et amnésique sur une île au large des côtes de Seattle. Il ne sait pas qui il est, ni comment il est arrivé là. Cependant il voit en noir et blanc, et il a une marque mystérieuse sur la poitrine. Il est aussi doté de solides connaissances, une connaissance encyclopédique même !

Ainsi commence John Doe, une série qui sur le papier a tout pour devenir une série culte dans la lignée du Caméléon. L'excitation nous gagne (surtout votre serviteur), et on se précipite vers notre téléviseur avec empressement. Hélas on déchante très très vite...

Début prometteur...

En effet la série part sur les chapeaux de roues, tel le génial Jarod, le héros entame une quête d'identité en utilisant ses dons exceptionnels pour savoir qui il est : il s'enrichit très vite afin d'utiliser tous les moyens technologiques disponibles (base de données des disparus, télévision, presse etc.) et c'est durant ses recherches qu'il croise la route de l'inspecteur Frank Hayes qui enquête sur la disparition d'une jeune fille, sans doute enlevée. Jarod... oups lapsus, monsieur John Doe décide de l'aider car pour la première fois il voit en couleur. En effet en voyant la photo de la fillette, il la découvre en couleur. Et il semblerait que ce passage colorisé marque un tournant dans la série, peut-être bien. Mais bon, on peut dire aussi que c'est là que nous commençons à perde de notre intérêt pour la série.

... Et le soufflé retombe.

En effet la série prometteuse se transforme par la suite en une sorte de dérivé de La sentinelle, période dure (quand Sandburg, le chevelu, devient tête-à-claque) avec dans le rôle du héros "Jim Ellison", héros-gadjet de la série susnommée, John Doe. Celui-ci devient au fur et à mesure une sorte de "solution de facilité" pour faire avancer le récit : style le flic n'arrivant pas à choper un criminel dangereux et insaisissable (Fantômas ?), devinez à qui il vient quémander de l'aide ? Bingo ! A son vieux pote Doe !
Et la série s'enfonce dans les rebondissements téléphonés digne de L'Agence Tous Risques, avec un duo improbable formé par l'inspecteur Hayes et Doe aussi sexy que le duo de Sentinelle. C'est dire la frustration que l'on ressent à la vision.
Autres faiblesses de la série ? D'une part, des personnages secondaires complètement inutiles mais répondant au besoin impératif de "sociabiliser" le héros ; nous avons donc un patron de bar philosophe et blasé, Digger (genre "vieux sage") qui prend Doe sous son aile, une jeune fille, Karen Kawalski, naïve et impulsive venant de la rue qui trouve en Doe "le père/grand frère qu'elle n'a pas connu" (plus cliché, tu meurs) et enfin la chef de l'inspecteur Haynes, le lieutenant Jamie Avery, archétype de la femme forte au travail et femme fragile dans le privé (cliché type des séries dites "psychologiques").
Et d'une autre part, la grosse mocheté qui plombe bien l'envie de poursuivre la vision de la série, l'introduction d'une ambiance style X-files complètement foirée (une mystérieuse organisation "mystico-techno-ésotérique" de sourds-muets sans doute responsable de l'amnésie de Doe et qui tente de le manipuler) et aussi une tentative vaine pour mettre en place une ambiance paranoïaque et oppressante façon L'homme de nulle part.
Tout est fait pour désespérer les sérievores endurcis à la mêlasse télévisuelle.

L'an dernier, Oz fut une belle avancée lors de sa diffusion sur M6, la première saison était bien doublée et on attendait impatiemment, en se frottant les mains, la suite mais, malheureusement, M6 n'a pas cru bon continuer, pour quelle raison ? Mystère. Voilà encore une fois la façon dont la télé se fout de la gueule de ses téléspectateurs, et des gens en général, au lieu de s'activer à mettre en place des séries dignes d'intérêt, il nous balance "ça" : John Doe, l'histoire d'un anonyme, avec une intrigue anonyme et des acteurs méritant l'anonymat. Cela aurait été mieux, pour tous, si la série était resté anonyme. Franchement... faut pas pousser mémé dans les orties.

PS 1 : A noter, on peut le leur accorder, l'excellente bande son de la série à base de Coldplay, Hives, Strokes et toute la scène garage rock en vogue...

PS 2 : M6 escroc ! Rendez-nous vite Oz !