7/10Fear Factor - La loi de la peur

/ Critique - écrit par Filipe, le 16/03/2003
Notre verdict : 7/10 - Le mental avant tout. (Fiche technique)

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Imaginez un monde où vos plus grandes peurs deviennent réalité. Un monde où il vous est donné d'affronter à mains nues vos angoisses les plus profondes. Un monde où les phobies que vous pensiez avoir triomphalement refoulées ressurgissent à l'improviste. Bienvenue à Fear Factor, où ne règne qu'une seule loi, la loi de la peur. Six candidats et trois épreuves majeures par émission. Au final... la finale et un vainqueur qui empoche 10 000 euros. Huit émissions ont été tournées en juin dernier en divers endroits d'Afrique du Sud. La première a été diffusée vendredi 14 mars. Retour sur le nouveau phénomène en matière de télé-réalité, déjà diffusé dans 14 autres pays.

NOM :

Fear Factor, rebaptisée La Loi de la Peur pour nous autres Français moyens.

LIEU DE NAISSANCE :

Etats-Unis d'Amérique, là où tous vos rêves finissent un jour par se réaliser. Il était tellement facile d'exploiter les phobies, ces pathologies qui sont vraisemblablement les plus répandues au monde.

PRESENTATEUR :

Denis Brogniart, dont la plus célèbre et la plus remarquable apparition télévisuelle fut sa présentation de Koh Lanta, acte II. Ce journaliste sportif de 35 ans, avait selon ses termes, le rôle d'arbitre et de coach auprès des valeureux candidats de Fear Factor. Il finit son interview parue vendredi 14 mars 2003 dans le Parisien en affirmant à la manière de ces grands philosophes que sont les David Trézéguet et autres Marcel Desailly, que pour affronter ses angoisses, le physique joue un rôle mineur. C'est le mental qui compte le plus pour gagner.

CHAINE :

Qui d'autre que TF1 pour devoir exploiter de cette manière le plaisir narcissique de certains candidats à vouloir à tout prix réaliser un exploit à la télévision. Les heureux géniteurs de ces agitateurs de Star Academiciens et autres Robinson Crusoés en herbe aperçus dans Koh Lanta n'ont pas hésité une seconde à s'approprier le concept qui avait vu le jour sur NBC.

PRODUCTEUR :

Qui d'autre que Endemol, la société détentrice des droits de Case Production (Les Enfants de la Télé, 120 Minutes de Bonheur, Rêve d'un Jour), ASP Production (Star Academy, Allô Quizz), DV Prod (Attention à la marche), Hubert Productions (Le Bigdil) et la société Miss France. Tout ceci pour TF1. Je ne citerai pas plus en avant les émissions de Marc-Olivier Fogiel sur France 3, celles de Karl Zéro sur Canal+, et des noms d'émission plutôt évocateurs comme Loft Story et Opération Séduction.
Endemol représentait à elle-seule 1 166 heures de programmation télévisuelle au cours de l'année 2001-2002.

COMPTE-RENDU DE LA PREMIERE :

Ils étaient donc six au départ de l'aventure : Sandrine, Elisabeth, Estelle, William, Fabrice et Eric, tous étant des Français moyens âgés entre 26 et 34 ans. Il fallait défier la peur du vide dans un premier temps en traversant de part en part une énorme cheminée de 80 mètres de hauteur et de plus de 40 mètres de large. Il fallait ensuite plonger sa tête dans un aquarium d'asticots vivants pour en extraire le plus rapidement possible des pattes et des têtes de coqs. La finale enfin, semblait tout droit sortie des films d'action qu'Hollywood sait si mal nous concocter : William et Estelle, les deux candidats encore en lice, devaient à partir de leur bateau à moteur s'agripper au cordage d'un hélicoptère en plein vol et à haute vitesse, et se hisser au plus vite à bord de l'engin. La deuxième partie de l'épreuve consistait en un saut vertigineux sur une cible flottante, épreuve qui s'est révélée être quelque peu escamotée par les candidats.

Au final, les 10 000 euros sont revenus à Estelle, la plus rapide.

Comme vous l'aurez constaté, j'ai personnellement assisté à la totalité de l'émission, ce qui dans un premier temps, est plutôt à l'avantage de TF1 et des concepteurs du jeu. Les épreuves se sont révélées être vraiment prenantes, bien que la seconde m'ait quelque peu mis mal à l'aise. Les candidats semblaient fort sympathiques, ma foi. Les réflexions qu'ils se faisaient à eux-mêmes pendant les épreuves avaient de quoi distraire. Quant à leurs auto-congratulations, elles étaient simplement réjouissantes. Les portraits qui étaient faits d'eux n'étaient pas toujours adéquats. Les prises de vues et en particulier cette multitude de ralentis entre chaque épreuve relevaient de la belle supercherie. La performance de Denis Brogniart se résumait finalement assez modestement à déclencher et à stopper un chronomètre, et ne restera certainement pas dans les annales de la télévision française.

Mais au final, Fear Factor s'est révélé être un divertissement tout ce qu'il y a de plus plaisant et distrayant. Reste que le fait que ce premier épisode n'ait duré qu'une petite heure a certainement largement contribué à cette première bonne impression.