7.5/10Doc West

/ Critique - écrit par riffhifi, le 03/12/2010
Notre verdict : 7.5/10 - Quoi de neuf, doc ? (Fiche technique)

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Terence Hill dans un nouveau western ? Attendez, mais il doit avoir plus de soixante ans ?... Ah bon, presque soixante-dix ? Il est sûrement doublé dans toutes les scènes, et doit avoir l'air d'une momie ! Comment ça, « non » ?

Depuis les années 90, Terence Hill semblait en avoir fini avec le western. La série Lucky Luke, puis Petit Papa Baston en 1994 (son dernier film avec Bud Spencer) marquaient ses derniers pas dans le genre. Autant dire que l'annonce en 2008 de sa remise en selle n'a pas manqué de surprendre les fans. A près de 70 ans, l'acteur n'a pourtant rien perdu de son charme ni de sa forme, et il aurait été dommage de cantonner ces ressources à la seule série Don Matteo.


Doc West ne se prénomme pas James, mais Minnesota. Joueur de cartes ambulant, pistolero habile, son passé de médecin est loin derrière lui. En arrivant dans une petite ville où il est injustement arrêté pour tricherie, il se lie d'amitié avec le shérif tandis que deux clans locaux s'affrontent.

« I left. But now I'm back. »

On pouvait craindre le pire venant d'une production télévisée, et l'âge de Terence Hill incitait à la méfiance vis-à-vis de sa crédibilité dans le rôle d'un cavalier bourlingueur et (si si !) séducteur. Pourtant, la magie opère de façon quasiment inespérée : le bonhomme paraît quasiment vingt ans de moins que ce que son compteur affiche, et Doc West constitue un hommage rafraîchissant aux westerns insouciants de l'époque Trinita. La violence à base de bourres-pifs y est légère, le scénario est un tissu de clichés éhontés (l'amourette façon Roméo et Juliette, le traumatisme du héros...), et l'humour omniprésent n'exclut pas de jolis pics d'émotion mélodramatiques servis sur un plateau par le regard bleu de la vedette (bien qu'Italien, Terence Hill a piqué les cheveux et les yeux de sa moitié germanique).

Pour mettre toutes les chances de son côté, Hill a réuni de vieilles connaissances : il cosigne la réalisation avec Giulio Base, son collaborateur régulier sur Don Matteo
(également réalisateur de L'enquête sacrée, un péplum avec Dolph Lundgren qui s'apprête à sortir en DVD), a fait appel à Maurizio de Angelis pour la musique et au vétéran Neil Summers pour la coordination des cascades (le gringalet aux grandes dents dans Mon nom est Personne, c'est lui) ; quant au scénario, il est signé entre autres de son fils Jess Hill et de Marco Barboni, fils d'Enzo est scénariste de quelques terence-hill-bud-spenceries (ainsi que de la série Extralarge). En revanche, pas de Bud Spencer à l'horizon : de prime abord, on croire le reconnaître dans le shérif incarné par Paul Sorvino, avec son embonpoint et sa barbe de quinze jours, mais le personnage s'avère finalement très différent et beaucoup plus effacé. Le show appartient à Terence Hill seul, qui imprime à l'ensemble un ton moins farcesque que ses comédies des années 80, tout en titillant la fibre nostalgique du spectateur à travers bon nombre de références. L'ensemble est jovial, moral, familial, et autres mots en "al". Le succès que les spectateurs italiens lui ont réservé a permis de mettre immédiatement en chantier une suite... Pour les non-italophones, il convient de préciser que Doc West a été tourné en anglais, et que le DVD américain est facilement disponible en import (en attendant une version française ?).

Une chose est sûre : Hill n'est pas encore prêt à s'entendre dire : « T'es rance ».