8.5/10Dead Set - Saison 1

/ Critique - écrit par nazonfly, le 20/03/2009
Notre verdict : 8.5/10 - C'est tout... pour le moment (Fiche technique)

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Les téléspectateurs n'ont jamais été aussi près d'être des zombies que dans Dead set. Une série de télé-irréalité réussie.

La série anglaise Dead set ne sera probablement jamais diffusée à la télévision française. Il faut dire qu'elle s'écarte de tous les standards télévisés habituels, que ce soit au niveau de la durée, du sujet abordé ou encore du niveau de violence de la série. Dead set est, en effet, une série de... zombies. Diffusée outre-Manche sur E4 à partir du 27 octobre 2008 et sur Channel 4 du 6 au 8 janvier 2009, elle comporte seulement 5 épisodes pour une durée totale de près de deux heures et demi, dont un pilote d'une soixantaine de minutes. Le format court de la série lui permet d'ailleurs de passer aisément au cinéma. Aussi bien en tout cas d'un film de zombie classique où la tripaille vole à tours de bras.

Dead Story

Attention... vous êtes filmés !
Attention... vous êtes filmés !
Oui des zombies, car Dead Set est le résultat de la digestion d'un genre quasi-historique et qui connaît, depuis quelques années, un véritable effet de mode : si le cinéma continue à plonger les deux mains dans les tripes du genre (Rec,
Diary of the dead), la BD (Les zombies qui ont mangé le monde), le comic-book (Marvel zombies) ou encore la littérature (Un horizon de cendres) se sont mis avec joie à faire se relever des cadavres sanguinolents à la recherche de cerveeeaaaaau. On retrouve désormais même des marches zombies dans le monde entier ! Le pitch de Dead set est finalement assez simple et pas franchement très original : les morts se lèvent, marchent de façon lente et désordonnée, émettent quelques borborygmes dégoûtants et cherchent à bouffer les vivants, tandis que les survivants tentent, tant bien que mal, de s'organiser pour éviter justement de servir de boulettes de viande aux macchabées. Une des différences entre les films est le lieu que les survivants choisissent (ou pas d'ailleurs) pour résister à la horde de non-morts : le supermarché de Dawn of the dead, la maison de Night of the living dead ou le pub de Shaun of the dead. La trouvaille géniale de Dead set est de faire se dérouler l'action dans un studio de télévision, et plus particulièrement dans le décor d'une émission de télé-réalité, Big Brother pour ne pas la nommer (version internationale de Loft story, avec en prime de vrais candidats de l'émission et la vraie présentatrice anglaise !). Les relations entre la télé-réalité et le mythe des zombies saute tout de suite aux yeux : les candidats enfermés dans leur loft ne sont finalement que la nourriture d'un public avide et sans états d'âme.

La ferme-zombies

Si j'avais un marteau...
Si j'avais un marteau...
En plus de ce parallélisme évident, la communauté formée par les participants du jeu est une sorte de réduction de la Société avec ses froussards, ses fortes personnalités, ses égoïstes... On croise ainsi les clichés habituels de la télé-réalité : la belle blonde tellement bête, le costaud tombeur, le travesti, le petit malin ou le vieux aux opinions largement différentes du reste des candidats. Mais l'intelligence de Dead set est aussi de parvenir à dépasser ces clichés éculés en faisant entrer dans l'émission des personnalités généralement absentes. Dans cette société, chaque décision, chaque action aura des répercussions sur l'ensemble du groupe, entraînant conflits et trahisons. Et c'est là que le spectateur reste sur sa faim avec Dead set. Car les scénaristes avaient une véritable mine d'or sous la plume. Ils auraient pu développer les personnages et leur psychologie sur une durée plus longue que ces deux petites heures et demi, pour explorer plus profondément les relations humaines en situation de crise et pousser le parallèle avec la télé-réalité. Mais la série aurait sans doute pâti d'un étalement dans le temps. Cette durée finalement courte permet de faire monter rapidement la tension tandis que les zombies se rapprochent. Et le spectateur ne peut qu'attendre, pris dans un maelström de sang et de peur, une fin qui ne peut que s'annoncer terrible.

Vous l'aurez compris, avec Dead set, vous pouvez oublier les sempiternelles séries médicales, policières, drôles ou sentimentales. Ici ni les sentiments, ni l'humour ne résistent bien longtemps aux légions de morts. Seul subsiste le regard du téléspectateur par l'intermédiaire des dizaines de caméras du loft.