7.5/10Chuck - Saison 1

/ Critique - écrit par Nicolas, le 15/05/2009
Notre verdict : 7.5/10 - Chuck me, please (Fiche technique)

Tags : chuck sarah episode saison casey versus bartowski

Une série assez bien foutue, à la fois drôle et musclée, s'appuyant sur la culture geek sans jamais s'y perdre.

Employé de la grande enseigne informatique Buy More, Chuck reçoit un jour un email d'un de ses anciens copains de fac, devenu agent de la CIA, Bryce Larkin. L'ouverture provoque l'activation de l'intersec, qui fourre dans le cerveau de Chuck toutes les données ultrasecrètes du gouvernement américain. Le modeste salarié doit maintenant collaborer avec la NSA et la CIA...


Chuck
fait partie d'une nouvelle génération de séries, auxquelles appartiennent également
Big Bang Theory et IT Crowd, pour ne citer qu'elles. Cette génération s'appuie sur un monde bien particulier, pour s'approprier un public, celui des nerds et des geeks. Oui messieurs, vous qui avez pour passion le monde de l'informatique, de la haute technologie, des jeux vidéo, et des autres trucs que j'ignore et qui font partie de la culture geek, vous pouvez devenir de vaillants agents secrets et rencontrer des blondasses canons pour des histoires d'amour romantiques et ferventes. Le problème, c'est que c'est dangereux, ce qu'apprend le héros - geek de l'histoire à ses dépends. Chuck qu'il s'appelle, diminutif de Charles Bartowski, un grand dadais employé dans un magasin d'informatique, fan assumé de The Legend of Zelda et de Tron. Zachary Levy, l'interprète, en fait un personnage irrésistiblement attachant, dépassé par les évènements et bien loin du héros moyen - l'idéal pour se fondre dans la série en s'identifiant au personnage. Chuck flippe, gémit, chouine, halète, mais parvient toujours à remplir sa mission, d'une façon ou d'une autre. Faut dire que le garçon, pas mal grand et pas mal beau gosse, n'est apparemment pas si geek que ça, et dans d'autres circonstances, serait assez crédible physiquement dans un rôle d'espion.

Pour forcer le contraste avec le « In real Life », la série introduit un certain nombre de personnages secondaires très typés, sauf pour l'un d'entre eux. Ou plutôt une, puisqu'il s'agira inévitablement de la blondasse construite sur l'archétype du genre, qui servira non seulement à mettre un peu de féminité dans cet univers très informatisé, mais aussi à mettre en place un peu de cette romance qui tend à gangrener toutes les séries américaines. En plus, on veut nous faire croire qu'elle est de la CIA, mais fort heureusement, elle fait plus ou moins équipe avec Casey (Adam Baldwin, bien connu des adeptes de Firefly), le gros bras toujours à la pointe de la couverture, qui est là pour donner un petit peu d'excentricité à ce monde d'agents infiltrés. Les deux personnages ont beau être un peu creux, ils deviennent rapidement sympathiques et indispensables à l'intrigue, tout comme ce bel éventail de dégénérés servant de collègues à Chuck. Glande, jeu débile, et crétinités au programme, ils forment une espèce de sous-intrigue à la série, conférant au personnage principal une deuxième source de stress et d'aventures en tout genre.
Du coup, la série semble parfois se chercher un peu, balançant un coup dans l'humour décalé, et un autre dans l'action assez explosive. On n'a le plus souvent pas à s'en plaindre, puisque le mélange des deux donne du rythme et rend le tout agréable à regarder, mais il semble pourtant que tout devient très vite redondant. Les épisodes se suivent un peu, mettent à jour une structure quasiment unique qui en lève pratiquement toute notion de suspense... ou presque. C'est peut-être là le défaut inhérent à toute série, peut-être. N'empêche que Chuck se démarque un peu, déjà par sa réalisation sérieuse et efficace, mais aussi par l'ambiance musicale dont il se dote, une véritable compilation de morceaux pour la plupart connus et très appréciables, et son univers gonflé de références geek.

Globalement, on en déduit une série un peu creuse, destinée aux doux rêveurs plantés devant leur écran. On en vient à croire que même le pire des ratés peut un beau jour devenir un espion, entouré d'une nana hyper canon, vivant au quotidien des aventures trépidantes. Mais à part ces stéréotypes, cela reste une série de qualité, marrante, originale, très bien rythmée.