7/10Brisco County

/ Critique - écrit par riffhifi, le 20/04/2008
Notre verdict : 7/10 - No County for old men (Fiche technique)

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Bruce Campbell avec son cheval et son grand chapeau n'ont pas réussi à captiver l'audience en 1993. Quinze ans après, on leur laisse une seconde chance ?

Bruce Campbell, qui fêtera en juin ses 50 ans, bénéficiera toujours d'un capital sympathie insensé. Héros de la cultissime trilogie Evil Dead de Sam Raimi, il ne tournera quasiment que des petites séries B au cours de sa carrière, défendant un cinéma de genre menacé par la suprématie des blockbusters policés. Dans sa filmographie, on trouve essentiellement des bouses, quelques perles (Maniac cop, Bubba Ho-tep) et plusieurs tentatives de percer à la télévision. La première d'entre elles date de 1993, au moment où l'acteur est encore nimbé du relatif succès de L'armée des ténèbres, et prend la forme d'une série intitulée (yeah !) The adventures of Brisco County Jr. Une combinaison de différents genres rarement mélangés, à la naïveté rafraîchissante mais un peu puérile.

Briscorama

Le marshall Brisco County (R. Lee Ermey) est assassiné par le bandit John Bly (Billy Drago) qui en profite pour s'évader et pour partir sur la piste de plusieurs
globes mystérieux qui procurent une puissance surhumaine à leurs propriétaires. C'est à ce moment que la compagnie des chemins de fer engage le chasseur de primes Brisco County Jr. (Bruce Campbell), fils de son père, pour retrouver Bly et sa bande. Celui-ci, ancien élève de Harvard (plutôt le genre cancre, apparemment) accepte en prétendant que ses actions ne sont pas motivées par l'envie de venger son père. Bien entendu, tout le monde sait que c'est faux, et qu'il se liera vite d'amitié avec ses deux compagnons de route : le scribouillard Socrate Poole (Christian Clemenson) et le chasseur de primes concurrent Lord Bowler (Julius Carry).

Malgré ses prémices et son imagerie qui en font essentiellement une série western, Brisco County rencontre à plusieurs reprises la science-fiction à travers l'intrigue des globes : phénomènes paranormaux, voyages dans le temps... On ne s'étonnera pas que les réalisateurs de la série soient les mêmes que sur la série voisine X-files : Rob Bowman, Kim Manners ou encore Joe Napolitano. Mais le ton de la série, au-delà de ces deux genres, renvoie surtout aux vieux serials des années 40 et aux bandes dessinées : méchants hystériques, péripéties à base de pièges mortels et galerie sécurisante de personnages récurrents en font un hommage à l'ancien temps comparable aux cinématographiques Indiana Jones (Jeffrey Boam, l'un des deux créateurs, a d'ailleurs écrit le scénario de La dernière croisade). Ici aussi, l'humour est omniprésent : Bruce Campbell est une blague ambulante et il le sait, son cheval Comète est doué d'une intelligence qui n'a rien à envier à celle d'un Jolly Jumper et les vilains sont souvent affligés de caractéristiques outrées qui
les rendent risibles (le pirate qui navigue en plein désert, les trois dandys qui parlent de fringues à longueur de temps, le psychopathe amoureux de son revolver). On peut même regretter par moment que le ton ne soit pas plus sérieux et les intrigues plus fouillées, surtout lorsqu'on touche aux relations père-fils abordées régulièrement au cours des premiers épisodes. Car Brisco County est peuplé de vrais personnages dont l'histoire transparaît occasionnellement sous le vernis de bravades et de vannes dont ils se drapent. S'il fallait établir un rapprochement avec d'autres séries, on penserait bien entendu aux Mystères de l'ouest pour le côté western farfelu, mais surtout à Magnum, pour cette franche déconne nourrie d'un fond de sérieux ; et pour les rapports County-Poole, pas si éloignés de la houleuse relation Magnum-Higgins.

Les vingt premiers épisodes se tiennent plutôt bien, ne perdant jamais de vue l'intrigue principale tout en s'octroyant de réguliers écarts vers diverses histoires périphériques. Toutefois, arrivée à l'épisode 20 (Bye Bly), la série conclut l'arc consacré à John Bly, et ne s'en relève pas. Les sept derniers épisodes de la saison peinent à trouver une cohérence, et battent inutilement le rappel de tous les personnages semi-récurrents de la série (c'est particulièrement visible dans le double épisode final, Haute trahison) : l'essoufflement a déjà gagné les scénaristes, qui ne repartiront pas en deuxième saison. Bruce Campbell, quant à lui, n'aura plus qu'à aller jouer Autolycus dans Hercule et les guest stars dans la trilogie Spider-man. Dommage.